Châteaux-forts de Marseille du XIe au XVIe siècle |
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Le n°19 (septembre 2001) de la revue Châteaux-Forts d'Europe est consacré aux châteaux-forts et fortifications médiévales de Marseille. Le cas de Marseille est à la fois exceptionnel et exemplaire. Il est exceptionnel parce que la ville, malgré les divisions féodales, les partages de son agglomération et de son principal château entre divers seigneurs, est restée une unité. Les habitants sont soumis à des obligations et des charges différentes selon qu'ils habitent la «ville haute» ou la «ville basse». Mais ni barrière ni fossé ne subdivise les trois principaux quartiers. Du Xe au début du XIIIe siècle, l'autorité seigneuriale s'exerce depuis deux châteaux. Le plus ancien, le Château-Babon, perd son importance entre la fin du XIe et le milieu du XIIe siècle en faveur de Tolonée qui cristallise les intérêts économiques de la cité. La dilution du pouvoir seigneurial favorise une oligarchie marchande, très influente dans la puissante abbaye Saint-Victor. La ville est défendue par une enceinte commune qui est celle de l'Antiquité tardive conservée jusqu'au XIIe siècle. La bourgeoisie, qui pousse au développement de la ville basse et à l'extension de l'enceinte vers 1190, se charge de l'entretien et de la défense. Les fortifications ne se limitent d'ailleurs pas aux murs et aux tours. Le port de Marseille est dans une anse très abritée mais dont l'approche est difficile à surveiller. Pour se prémunir contre les bateaux hostiles, il y a bien sûr une «tour de la chaîne» comme dans la plupart des autres ports. Mais l'originalité réside en un réseau de vigies, de «tours à signaux», qui signalent les approches hostiles le jour avec des voiles montées sur des mats, la nuit avec des feux. Le cas de Marseille est exemplaire parce que ses fortifications sont un résumé de l'évolution de l'architecture militaire médiévale. Devant l'efficacité croissante des machines de guerre, puis des canons, le mur est doublé, armé de tours, complété par un avant-mur, puis un boulevard et enfin renforcé par des tours d'artillerie. Deux châteaux-forts, commandés par François Ier, sur l'île d'If et sur le mont Notre-Dame de la Garde sont des références bien datées, essentielles pour faire le point de l'architecture militaire au début du XVIe siècle. 77 illustrations, photos, gravures et plans. L'auteur : Anne-Marie Durupt
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